Ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Dieu. Dieu a fait qu'ils s'oublient eux-mêmes.

Ramadan moubarak

On essaye trop d’édulcorer le Mois de Ramadan qui se retrouve « noyé » sous les lampadaires et les enseignes de l’hyperconsommation, de l’hyperproduction, de l’hypercapitalisme, de l’hyperactivité.
On essaye trop de vivre notre mois de Ramadan de façon vertueuse en proposant mille programmes, des cours et des vidéos, des recettes cuisine et pâtisseries, en oubliant l’essentiel :
Ramadan est le mois de la simplicité, du dépouillement, des paroles en moins, de la nourriture dans l’estomac en moins, de l’eau qui étanche la soif en moins, de la faim qui nous rend « moins présents quant à notre appétit de la vie ».
Cette faim qui coupe court à un certain type d’élan de vie pour asseoir et inviter un autre type d’élan de vie : on va être attirés vers les choses que l’on doit faire avec une forme d’énergie en moins, avec une forme de brillance en moins, avec une forme de charme, de tonus en moins, de présence d’esprit différente.
Le mois de Ramadan a été révélé dans le désert et les montagnes arides, entre ciel et terre, là où il y avait peu de mets et de nourriture.
Tout y était moins que ce que nous, nous avons.
Nous disposons de trop et nous avons perdu le sens du groupe, enfermés dans nos maisons, parmi nos seuls amis ou parents, avec des recettes culinaires fétiches et des approches « cristmaniennes » de notre mois béni….
on ajoute maintenant des dorures, un décor étoilé baigné d’un beau croissant de lune, et ce vrai croissant qui nous fait saliver, alors que les vrais jeuneurs ne salivent même pas, ils ont la bouche sèche, parfois l’haleine qui pue à force de garder la bouche fermée, et ils invoquent Allah à toute haleine, dans leur for intérieur comme à voix audible par eux-mêmes, méditant sur ce que c’est qu’un mois sacré parmi douze et qu’un seyamm quotidien parmi quatre autres mois sacrés.
Pourquoi et comment en est-on arrivés à vivre parmi des jours et des mois, parmi le jour et la nuit, avec une lune et un soleil chacun voguant dans leurs orbites,
comment en est-on arrivés à l’autorisation de se nourrir à la vue d’une étoile se détachant sur le fonds de crépuscule ?
Comment en est-on arrivés à psalmodier le Quran de jour et de nuit, la bouche sèche et après avoir pu étancher nos soifs ?
Comment en est-on arrivés à vivre de pareils chamboulements dans nos chairs et nos âmes? ainsi sommes nous sollicités par Le créateur des cieux et de la terre afin que nous obtenions la piété, et force est de dire, que la portée réelle de ce mois sacré nous échappe dans les sociétés hyper modernes et hyper industrialisées.
Jeuner dans le désert et partager quelques dates, une jarre d’eau n’est pas comme la sauce kebab ou le gras des gâteaux…
Et puis Allah nous a prescrit les bonnes nourritures, pas la bouffe industrielle…
Je suis quant à moi bouleversée : on est coupés de l’essence de notre Islam, baignés dans un monde artificiel et désaxé, et Ramadan est arrivé comme un habit pur voulant se déposer sur nos corps possédés par les divertissements, remplis de saletés, d’habitudes frivoles, de soucis égocentriques.
Ce mois qui vient est tout le contraire de notre individualisme, il ne craint pas les microbes, les doigts ou la bave des autres,
Il partage et adore, en rangs serrés.
Regarde moi ce gel hydroalcoolique… cette obsession de l’avoir avant la confiance en l’Être…
Ya Rabb guide nous et pardonne nous notre médiocrité consumériste ambiante
Ramadan Moubarak mes frères et soeurs
 

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