Le suicide des nôtres
Je ne sais rien de ma mort mais,
J’y pense beaucoup.
Mieux que de penser, je dirais simplement
Que je l’espère comme une fête prospère.
Dans mon silence,
Il me semble, que j’ai trop pensé.
Trop fixé le vide,
Trop attendu quelque chose, de spontané.
Vous savez, ce qui est spontané ne s’attend ni ne se prépare ;
Ce qui est spontané se vit et tourne la page
Vers d’autres contrées vers d’autres mers et d’autres paysages.
Quand on est déprimé dans la permanence,
Que la peur sur nos épaules pénètre nos entrailles et nous tord,
Quand les fils s’emmêlent et se bloquent,
Que le cerveau fatigue et empoigne la paire de ciseaux
Il n’y a plus à dénouer, et donc plus à construite sur la fragilité
Deux lames jointes sonnent alors
Un nouvel horizon, un nouvel ustensile dans la lumière qui brille.
ascension sur le fil
Dans l’obscurité, seul le fil de la rampe,
boisé et verni,
M’indiquait l’ascension à prendre.
Me guidant de ma main,
Fardée en mon dos jusqu’à sentir ployer mes jambes
Et se couper mon souffle,
Et vaciller mon pied sur une pierre faisant craindre,
que tout puisse subitement s’écrouler.
Le fil blanc de la rampe était le chemin seul,
Dont mon corps suive l’équilibre
Et la lumière bleutée,
Venait d’assez haut ;
Oui, elle provenait de loin
N’éclairant ni les marches,
Ni le vide menaçant de son plein.
Petite vieille
À peine sort-elle
Qu’elle se fatigue,
À peine marche-t-elle
Quand elle respire.
Lorsqu’elle incline
Son dos d’aiguilles
Sa canne piétine
Le goudron fade qui blaisserait.
Petite vieille qui apparaît
Douce et tranquille
Porte en son moi
Des tourbillons qui déracinent.
Des émotions que rien ne calme,
Sous sa joue molle
Le dentier grince
Les douleurs mordent
Et le coeur serre comme la pince
Tenant la canne qui tient debout.
Comment fais tu ma bonne vieille ?
Tiendras-tu donc jusqu’au bout ?
Et ton coeur dans le silence
De tes oreilles qui n’entendent plus,
Et ton âme dans le brouillard de tes yeux doux qui ne voient plus
Tremblent et frissonnent
Quand tu déclames sans dire un blâme,
La louange
De Ton Seigneur
Pseudofrère
Qui es-tu virtuel, pseudo frère,
faux ami
Qui du matin au soir et même jusqu’au-delà de minuit
Parle de ma religion et des récits ?
Qui est ce gros plan de ton visage,
Filmé toujours plus près
Toujours plus en qualité- en apparté et fausse intimité ;
Où me mène ton visage qui désormais s’impose comme un effacement de mon propre moi ?
Où me mène ton rappel cette fausse présence,
Que m’apportent mille portes
Et tes invitations
À t’écouter, plutôt qu’à me réfugier en moi auprès du Roi ?
Où me mène ta voix si dupliquée, qui fragmente et sédimente la foi,
Au point que je ne perçois plus mon souffle, au point que j’en perds même ma voix ?
Où me mène ton absence qu’il faut monnayer
Pour ressentir un peu de ta proximité ?
Où nous mène le virtuel mon frère
Et comment seras-tu rétribué ?
Es-tu proche de moi mon frère ?
Me connais-tu ?
M’as tu aidé ?
M’as tu aimé ?
Allah m’informe que Lui Seul
Ne m’a ni abandonné,
Ni haï !
Un défi dont on espère les fruits
Les rappels vis à vis des fondements de notre Dîn sont toujours bons, mais nos prédicateurs ont une connaissance des outils de la psychologie qui est malheureusement médiocre et réductrice, les menant à nous proposer de tout rejeter de ces « pratiques spirituelles » aux origines « idôlatres », quand bien même c’est indubitablement de ces approches intuitives et spirituelles que sont tirés les principes psycho-logiques peaufinés, retravaillés et rendus neutres par pléthore de chercheurs, qui participent chaque jour, de concert avec la neuropsy, à former ce qu’on appelle la science de la psycho-pathologie/psychotraumatologie et des thérapies brèves, dont l’efficacité universelle gagne chaque jour à être reconnue scientifiquement. Les principes de la religion sont simples Elhamdulillah, de même que la pratique du dhikr « La ilaha ila Llah » qui nous préserve et nous place hors de tout shirk quoi qu’on puisse entendre ou traverser afin de rechercher la science utile, et faire le tri entre le pur et l’impur, entrer par une entrée de vérité et sortir par une sortie de vérité et bénéficier du secours d’Allah en ce qui nous concerne. Ce qui est prôné dans cette tribune anti-sorcellerie est paradoxalement aussi une « anti-psychologie », ce qui est assez paradoxal, à savoir se fermer complètement à ces « autres spiritualités/religions/pratiques touchant au domaine de l’invisible » afin de préserver notre religion, alors que ce n’est pas comme ça qu’on pourra rectifier quoi que ce soit de ces croyances et religions déviées ou déviantes, ni en retirer quoi que ce soit qui soit un rappel utile pour nous. Pour rappel Allah nous dit de rétablir la religion et non pas de fuir les autres religions et Il nous enjoint l’entreconnaissance et la noblesse par la piété, à savoir rester sur La ilaha ila Llah et ne pas se laisser séduire par des pensées indignes envers Allah et ce qui Lui est dû en exclusivité. Oui les choses ne sont pas si binaires, et Allah sait parfaitement ce que font ceux qui s’égarent et ceux qui sont sur la bonne voie. On est pas encore dans une guerre des religions ou des croyances, c’est juste une affaire de tri entre le vrai et le faux, et surtout une épreuve d’attachement à Allah en toute circonstance. Pourtant on croirait qu’il sagit d’une guerre de religion, comme si les autres religions attaquaient la notre et qu’il n’y avait rien de simplement humain, universel et intelligent chez autrui de telle autre spiritualité, qui pourrait un tant soit peu nous servir, nous unir, nous rapprocher.
9.6. Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allah, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas.
41.34.La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles, repousse le mal par ce qui est meilleur ; et voila que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. 3.68.Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils entament une autre discussion. Et si le Diable te fait oublier, alors, dès que tu te rappelles, ne reste pas avec les injustes. 40.4. Seuls ceux qui ont mécru discutent les versets d’Allah. Que leurs activités dans le pays ne te trompent pas. 42.6. Et quant à ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui, Allah veille à ce qu’ils font. Et tu n’es pas pour eux un garant. 7. Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un Coran arabe, afin que tu avertisses la Mère des cités (la Mecque) et ses alentours et que tu avertisses du jour du rassemblement, – sur lequel il n’y a pas de doute – Un groupe au Paradis et un groupe dans la fournaise ardente.
Pieux faussaires et gains de pertes
Nos femmes bien souvent, sont vulnérabilisées en ce qu’elles font beaucoup de sacrifices pour la religion mais pour finalement se retrouver enfermées hors de la vie de sociale essentielle à une bonne psyché.
En fait au delà de toute notion de spiritualité ou de religion, ce sont pour la plupart des femmes qui ont besoin d’être nourries sensoriellement, d’être rassurées, éveillées, émerveillées, de ressentir et de découvrir leur sensorialité pour nourrir leur hypersensibilité et en cela diminuer leur vulnérabilité : c’est un espoir de se fortifier. Elles ont besoin de se sentir réunies aux autres, car leur entourage est morcelé et qu’elles ne s’y sentent pas reliées à l’humanité, au monde, aux autres ; elles cherchent cette identité rassurante et nourrissante qui autour d’elles est désertifiée.
Ce n’est pas tant que ça des sorcières mais simplement des femmes qui ont des besoins sensoriels et fraternels, des traumatismes et des vulnérabilités, et qui cherchent comment apaiser leur désarroi, auquel on ajoute peine sur peine en leur rétorquant qu’il faut simplement s’en remettre à Allah, se résigner, rester à la maison et obéir au mari.
Parmi ces femmes il y en a qui ont eu une enfance difficile, des familles éclatées, des conjoints violents, certaines ont vécu/survécu (à )des grossesses ou des fausses couches/naissances extrêmement traumatiques, et beaucoup dans leur désarroi et leur détresse sont naïves en plus d’être effarouchées par les jugements à tout va de la part des coreligionnaires ; résultat : elles se tournent vers la première pseudo thérapeute qui saura simplement faire preuve de (fausse) empathie et de (fausse) écoute à leur égard. Qu’importe, c’est ce dont elles ont besoin et c’est ce qui leur convient, et qu’elles n’ont pas trouvé dans leur communauté, qui se déshumanise et se désensibilise à coup de dogmatisme prôné le plus souvent par les femmes les mieux portantes, celles qui ont le mieux accouché, qui ont le plus d’enfants, qui tiennent désormais leurs maris par les brides, et qui dégagent un sentiment marâtre de toute puissance extrêmement élitiste (envers les leurs et ceux qui leurs ressemblent), extrêmement rédhibitoire et excluant.
En effet quelle fraternité féminine reste-t-il à des femmes qui sont extrêmement fermées sur leurs seules familles et dont ont dit que c’est leur obligation ?
Dans des temps plus anciens c’était différent, les voisines agissaient comme des soeurs, mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Comment osons nous s’en prendre si brutalement à ces femmes pour quelques errances dogmatiques alors que pour la plupart elles souffrent et ne demandent qu’à psychiquement respirer un peu, être entendues, un semblant comprises et avoir à qui exprimer ce qui leur pèse tant, à partager aussi ?
Car une femme, c’est fertile, et si on ne lui donne pas de quoi fertiliser la Religion de Droiture avec notre cohérence fraternellement religieuse d’être ce que nous prêchons, eh bien la femme fertilisera comme ça viendra, envers et contre tout, et versera dans un féminisme opposé aux musulmans qui ne les ont pas secourues.
Il faut donc remarquer que nous avons immensément de défauts, d’égocentrisme et de clanisme en interne et que c’est ce qui facilite le terrain de toutes les coach naturopathes et autres femmes douées de sensibilité qui savent jouer des faiblesses des autres femmes et qui sauront autant émerveiller, toucher qu’exploiter nos femmes vulnérabilisées.
le chantier ou plutôt le charnier est assez énorme, et il ne faut plus s’étonner des « fuites humaines » de notre communauté : notre bateau est entrain de couler parce que chacun démonte les planches pour se bricoler une barque individualiste.
C’est comme ça.