Mon frère Soufiane
Ô Abâ Bilâl,
Tu es parti, et pourtant tu es encore bien là.
Ceux qui t’ont côtoyé, ici, là-bas ou ailleurs, ceux-là témoigneront de ton abnégation, de ta sincérité, de ta générosité et de ton courage.
Ô mon cher ami,
Tu es mort, et pourtant tu es bien vivant.
Tes paroles, tes écrits, tes actes, sont de ceux que le temps n’efface pas. Ils résonnent encore de ta saine indignation, de ta digne colère et de ta soif éperdue de justice.
Ô mon tendre frère,
Tu as été assassiné, et pourtant tu n’es pas la victime.
Tu es le héros, celui qui a fait le serment solennel de faire barrage de son corps, de son cœur et de son savoir, afin de hisser l’étendard de la vérité et défendre l’opprimé, la veuve, l’orphelin. Tu t’es cramponné à cet idéal et tu n’as point lâché.
Ô mon fidèle compagnon,
Tu es inhumé sous terre, et pourtant tu rayonnes depuis là-haut.
Depuis notre première rencontre, sur les bancs de l’université, tu as été et tu es resté un ami sans faille, un confident loyal, un interlocuteur empli de sagesse, de culture et d’intelligence. Que d’heures à discuter de nos idées, nos projets, nos lectures, nos idéaux.
Jamais tu n’as élevé la voix, jamais des mots comme rancune ou défaitisme ne sont venus troubler ta droiture de ton cœur immense. La seule chose qui t’importait, et avec toute la modestie qui t’était caractéristique, c’était la recherche de la vérité et de la justice.
Ô Abâ Bilâl,
Mon cœur est transpercé par la douleur.
Mon cœur est transporté par la joie.
Car tu es mort, mon ami, et cependant…
وَلَا تَحْسَبَنَّ ٱلَّذِينَ قُتِلُوا۟ فِى سَبِيلِ ٱللَّهِ أَمْوَٰتًۢا ۚ بَلْ أَحْيَآءٌ عِندَ رَبِّهِمْ يُرْزَقُونَ
فَرِحِينَ بِمَآ ءَاتَىٰهُمُ ٱللَّهُ مِن فَضْلِهِۦ وَيَسْتَبْشِرُونَ بِٱلَّذِينَ لَمْ يَلْحَقُوا۟ بِهِم مِّنْ خَلْفِهِمْ أَلَّا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ
Et qui le leur dira ? Qui les raisonnera ?
Peu importe, mon tendre ami. L’Audient, l’Omniscient sait et voit, Lui, et Il n’est point inattentif. Louange à Allah le Maître des Cieux. Ô Abâ Bilâl, je t’aime en Lui comme rarement, dans une vie, on peut être amener à aimer une personne…
A.B
7 mars 2018
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