Un plaidoyer contre le mensonge du maquillage
Sur tes lèvres, le rouge de la luxure, ou le rose de la chair sublimée, ou le bleu volé au ciel, ou le blanc, spolié aux nuages…
Une beauté, volée dans le regard et l’attention de ton interlocuteur, que tu branches au courant, que tu as décidé de lui balancer dans la gueule. Dans ton âme, ce désir de plaire à tout le monde, ce monde qui ne te servira pas au jour où les regards se figeront… et où la fillette enterrée vivante s’exprimera, ainsi que le petit garçon qu’égorgeait la cour du Pharaon.
Je reste toujours perplexe quant au maquillage concernant des gens se disant musulmans.
Comment peut-on passer le spirituel sous te tapis du sensuel et du plein les yeux, quand on est musulmans ?
Comment peut-on effacer les frères et soeurs qui souffrent, qui sont malades en maquillant notre authentique laideur.
Wallahi j’ai beau réfléchir et me dire que le maquillage est un accessoire et un outil qui peut être intéressant, c’est plus fort que moi et ça me dépasse : le maquillage ment.
C’est un usurpateur de l’attention avant d’être un habillement du visage, c’est un manipulateur d’intérêts, un manipulateur narcissique avant d’être un allié du relationnel et de la communication.
Le maquillage ment, quand bien même tout le monde est accroc au maquillage ; et quand bien même le maquillage est au cirque ou au carnaval, le maquillage ment, à moins qu’avouons le, notre sincérité envers Allah soit en fait joueuse et équivoque jusqu’au bout de ses intérêts narcissiques et financiers ; de son assujettissement à des regards d’aveugles.
Nous ne sommes pas les produits de la société de consommation mais des musulmans, des êtres spirituels avec pour devoir de casser les préjugés et de se connaître, de s’entraider, de s’accepter par la vérité ; de se lier pour la vérité.
Comment peut-on véritablement se lier avec le dictat du maquillage, opposant ainsi nos corps à nos coeurs qu’on étouffe sous le coussin du confort dicté, ce confort express, ce confort facile pour des intérêts tout autant express de la vie présente ?
Comment peut-on véritablement se lier avec des masques de carnaval sur le visage de nos vies qui passent ?
Comment peut-on se lier sur le masque de nos visages qui se cachent des gens mais n’ont pas honte d’Allah ?
Comment pouvons-nous nous les femmes, mettre en avant tous nos charmes pour réussir selon la société de consommation pendant que nos frères et soeurs de par le monde sont en agonie, parce que nous maquillons le problème au lieu de l’attaquer en le tenant par ses cornes premières.
Ce problème humain, universel, que nous tentons, dans notre « espoir » de réussir dans le royaume des corruptions confortables, désespérément de cacher à nos interlocuteurs malades dans leur addiction au produit sexué-coloré-et-tout-joli.
Comment peut-on nous donner au narcissisme en prétendant servir l’islam ?
Comment peut-on se donner, s’offrir sur l’autel des narcissismes et des plaisirs affiliés, et des demandes affiliées, et des attentes codifiées, et des déstructurations sous-jacentes, de la fitra de nos petites filles et de nos petits frères, qui ne demandent que de servir Allah, en toute vérité, sans léser ne serait-ce une pellicule de date.
Allah ne change pas l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne changent pas ce qui est en eux mêmes.
Le problème n’est pas tant le maquillage, mais les maux profonds qu’il cristallise ainsi en couleur, pendant que nos soeurs Syrie et Palestine agonisent, ainsi que nos frères tués au berceau, par notre utérin narcissisme avide de plaire, complaire et séduire tout simplement outre mesure.
Notre féminité n’a pas besoin de maquillage, mais de sincérité.
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