Des coeurs vivants
En Syrie, On a plus peur de ce qui peut arriver. Juste on s’aime et on vit. On sait qu’on peut autant mourir que vivre, qu’on peut autant perdre notre présence ici, qu’une jambe, ou les deux, qu’échapper à une bombe.
Que ton frère peut autant survivre que mourir, que tu peux autant avoir sa présence que son absence.
En Syrie.
En Syrie, tu es là comme tu pourrais n’être pas là.
Tu entends la bombe comme tu pourrais ne pas l’entendre parce qu’elle t’a rendu sourd en te défonçant tes oreilles.
En Palestine, tu peux être vivant et étudier, comme être mort et libéré.
Tu peux garder espoir en étudiant pour chérir le monde, comme tu peux être mort et heureux d’avoir tout donné.
En Palestine ton seul toit c’est le ciel, dont l’image bleue parfaite est souvent menacée- déchirée d’un grondement maléfique.
Au Yémen, tu peux être handicapé ou valide, mais la faim dans tous les cas est ton pain.
Au Yémen, les bâtiments des plus belles villes ressemblent aux pâtisseries sucrées, mais sans doute, même la farine, vient parfois à manquer, mais tant qu’on est là à respirer, ce sera pour Adorer Allah, qui fait germer l’espoir et accomplit chaque jour une oeuvre nouvelle en charriant la pluie dans les nuages, et Son ordre dans Ses vibrants mystères.
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