Un cas typique.
Je suis une jeune femme novice en islam,
J’ai souvent un petit passé foireux dont je repousse la rature en entrant avec détermination en Islam.
je suis contente, j’ai trouvé un nouveau look avec ce voile et donc un nouveau charme, et une nouvelle communauté -cette communauté est tellement généreuse – qui vient me valoriser avec plaisir.
Quand je parle, tout le monde m’écoute, comme si j’avais quelque chose en plus.
Et j’y crois ! j’ai quelque chose en plus, sinon je ne serais pas allée leur apporter ma personne dont ils raffolent.
En fait, je ne sais pas si c’est l’Islam qui m’apporte ou si je me fais du bien en m’apportant à l’Islam.Mais c’est pas grave ; je me sens si bien et si nouvelle, avec ces gentils musulmans.
Cette communauté est cool, car elle a le coeur sur la main !
Donc je multiplie les instants où je me mets en valeur, où je me produis dans leurs regards admiratifs, j’ai trouvé la reconnaissance, et le lieu de ma valorisation, alors je me donne comme mission de revaloriser l’Islam aux yeux des profanes !
C’est important de valoriser ce qui vous valorise, vous comprenez.
Et pour valoriser cet islam qui me valorise, qu’est-ce que je fais ?
Je crache sur tous les frères et soeurs en difficulté et je dis qu’ils font honte à l’Islam et qu’ils ne le représentent pas.
Je crache aussi sur l’aspect guerrier et défensif de l’Islam , sujet que je n’aborde jamais tant l’Islam ne me sert que pour mes intérêts personnels.
Je méprise, je crache sur les musulmans imparfaits, pour paraitre toujours plus parfaite, être admirée, complimentée, valorisée et ne plus me retrouver seule.
Paradoxalement, c’est cette communauté profane que j’essaye de séduire en entrant en Islam, celle qui m’a fait un enfant et m’a abandonnée; celle qui m’a fait si mal, et dont j’ai préféré m’éloigner…
c’est pourquoi mon islam ne tourne qu’autour de mon nombril et mon égo-je ; je je je moi moi moi ; mais mes frères qui se battent pour l’Islam dans les contrées à feu et à sang, mon bavardage joueur et charmant, ne les atteint, ni ne les aide, ni ne les couvre ; ni ne les soutient ; je dis plutôt avoir honte d’eux ; car le plus important, c’est mon aisance et ma sécurité.
Je suis hypocrite, mais je ne le sais pas encore.
Parce que mon égo est plus fort ; il n’entend pas le cri et le pleur des opprimés ; et ma voix, affairée à me valoriser, n’a pas le temps de plaider pour les opprimés.
Je ne parle au final de l’Islam, que comme je sais si bien m’arranger sous ces hijeb, et me maquiller.
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