De la pudeur
On dit dans les milieux académiques, que la civilisation, a commencé chez les australopithèques lorsque ces individus ont commencé à ensevelir leurs morts.
Dans les faits, le fait d’ensevelir ses morts n’est autre qu’une évidente spiritualité, une pudeur.
C’est la pudeur qui se refuse à contempler la décomposition des corps éphémères et les remet à Allah par le rituel de l’inhumation.
Encadrer l’éphémère de ritualisation ; de spiritualisation. Tel est le rôle de la pudeur.
La pudeur et l’amour sont en réalité inséparables l’un l’autre ; parce que la pudeur est un état d’esprit, qui ramène tout à Celui qui a créé et harmonieusement façonné, tandis que le manque de pudeur précipite la nudité et l’éphémère, la dévalorisation, l’opprobre.
Quand on écoute parler des homosexuels idéologues, on comprend qu’ils adorent la chair et l’âme charnelle ; qu’ils élèvent à la place du Rûh que les croyants déterrent.
La sincérité de la nudité, du vice et de l’impudeur précipite l’humanité dans les abysses civilisationnelles comme nous le rappelle le récit de Sodome et Gomorrhe.
A l’opposé de tout cela, l’Islam nous enseigne la pudeur de la foi.
Celle qui sait que les morts sont vivants , et que le corps n’est que le véhicule de quelque chose de plus pur et de plus transcendant, qui certes se partage ici bas à travers les corps entrant en interaction, mais qui signe quelque chose d’éternel, quelque chose de sublime : la forme et la noblesse que donne Allah à Adam.
Cet état d’esprit, qui en dépit de la vieillesse qui flétrit et affaiblit, garde intacte l’allégresse ; même devant la mort.
Cet état d’esprit, qui permet de rendre à l’aveugle et au mutilé leur dignité ; quand les impudiques et l’impudicité les moque et les renvoie à leur matérialité diminuée prêtée à tort à une dévalorisation principielle et spirituelle.
Être handicapé, vieux ou malade, est-ce que c’est moins pur ou moins bien ?
Avoir derrière soi un passé d’ignorance ou de rébellion, est-ce que cela fait que notre présent est moins valable, moins pur ou moins bien ?
L’Islam nous rappelle, que c’est une épreuve ; une épreuve visant à purifier et rappeler, que le plus noble est celui qui se repent et se purifie, qui se sert de sa vie et son vécu pour comprendre : le plus noble est le plus pieux ; et Allah est omniscient et parfaitement connaisseur.
Allah voue certes au châtiment ceux qui ne raisonnent pas tandis qu’il est le protecteur des pieux.
Ceux qui disent « notre Seigneur est Allah », et se tiennent dans le droit chemin, les anges descendent sur eux : n’ayez de crainte et ne soyez pas affligés ; mais ayez la bonne nouvelle du Paradis qui vous était promis. Nous sommes vos protecteurs dans la vie présente et dans l’au-delà ; vous y aurez ce que vous âmes désireront et ce que vous y réclamerez ; un lieu d’accueil d’un très grand pardonneur ; d’un Miséricordieux. » Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Allah, fait bonne oeuvre et dit : « Je suis du nombre des Musulmans? » La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur.
La piété est une humilité et une pudeur, un amour qui habille de lumière et d’existence aimée par Divin décret.
A l’opposé, l’impudeur est une mise à mort, celle qui est convoitée par un Ibliss ennemi déclaré.
C’est en ce sens qu’Allah 3aza wa djel nous exhorte à ne pas approcher de la fornication ; car celle-ci précipite la dévalorisation, la nudité et la mort des valeurs.
La fornication consistant en une sexualité non encadrée par la révérence du sacré.
« n’en approchez pas » dit le verset 32 de la sourat 17.
Ni par les pensées, ni par la recherche d’un plaisir par procuration issu d’idées ou de fantasmes.
Celui qui est fermement attaché à Allah et à l’idée d’Allah est inébranlable.
Celui qui ne cherche auprès d’Allah que sécurité occasionnelle et non pas réconfort permanent, celui-là ne semble pas connaître ou comprendre ce que représente véritablement la pudeur : cette crainte de dépendance, faisant que la seule bonne manière de voir les choses, est celle consistant à ne concevoir les êtres et les choses et le monde qu’à travers le prisme Quranique ; dont nul ne peut changer les paroles ; et dont tu ne trouveras en dehors de lui, aucun refuge.
La pudeur est intimement liée à la piété et sa pratique.
Cet amour de la création, sans lequel l’amour d’Allah est feint et non pas véritable.
Cet amour préservateur, tout fait de lumière et de regard enveloppant et développeur de facultés et de qualités.
Ce regard favorable et aimant, prompt à rappeler, à faciliter le bien, à couper court au mal et à rester sensible à qui « vient à toi tout en ayant la crainte ».
La pudeur est cette pratique même de la volonté d’Allah sur nos petits égoïsmes malfamés.
Cette pratique même de la largesse et de la préservation.
La pudeur, c’est le choix d’Allah plutôt que l’illusion d’un soi tyran auto-suffisant.
C’est l’amour de la droiture d’esprit plutôt que la suffisance dans les idées orgueilleuses basées sur l’estime vaniteuse de soi.
La pudeur, c’est le choix de suivre Moïse plutôt que Pharaon,
C’est le choix de résister aux ardeurs animales de Zulika, qui déchira la tunique de Yusuf, lequel l’eût désirée si son lien à Allah avait été médiocre.
La pudeur, c’est préférer Allah à l’idée de soi, préférer son ordre à des idées basées sur l’estime vaniteuse de soi.
La pudeur, c’est conformer son intériorité à Celui qui la voit ;
Quand bien même les gens te voient comme étant un pieux, que toi tu veilles à conformer d’éventuelles suggestions nafsiques à la pureté et la droiture de la foi.
Et la pudeur, cela ne se pratique pas en claquant des doigts.
Non, cela n’est pas simplement baisser le regard, ou se revêtir d’un voile épais et noir.
La pudeur, c’est se guider dans la vie, en agissant selon ce qu’Allah attend de nous vis à vis de ce qu’Il met à notre disposition, afin que l’on reconnaisse Sa royauté à tout moment. Afin que l’on s’enjoigne la piété des coeurs tout autant qu’Allah nous a créés d’un mâle et d’une femelle dont Il a fait des croyants et croyantes.
Serons nous à la hauteur, de représenter le Khalifat dans un reflet de vie éternelle promise à tous ces gens qui ignorent tout de la miséricorde divine ?
Que cela soit sur un bateau en pleine mer quand il n’y a que toi. Tu ne saurais être énervé ou rancunier de souvenirs de la terre, sachant qu’Allah te sait et te voit.
La pudeur, c’est choisir Le Souvenir d’Allah plutôt que l’idée de soi.
la pudeur, c’est se souvenir d’Allah qui suffit à apaiser ton coeur,
De te souvenir de Lui et de te conformer à Lui, d’éviter le culte de ton moi entrant dans la composition des médisances, des calomnies, des jalousies, des angoisses ; des vengeances ; pour devenir cet habit de foi, qui fait que tu te comportes en fonction de celui qui connait la trahison des yeux et sait ce que les poitrines cachent.
Et Allah dit :
26.210.Et ce ne sont point les diables qui sont descendus avec ceci (le Coran) :
211.cela ne leur convient pas; et ils n’auraient pu le faire.
212.Car ils sont écartés de toute écoute (du message divin).
213.N’invoque donc pas une autre divinité avec Allah, sinon tu seras du nombre des châtiés.
214.Et avertis les gens qui te sont les plus proches.
215.Et abaisse ton aile [sois bienveillant] pour les croyants qui te suivent.
216.Mais s’ils te désobéissent, dis-leur : « Moi, je désavoue ce que vous faites ».
217.Et place ta confiance dans le Tout Puissant, le Très Miséricordieux,
218.qui te voit quand tu te lèves ,
219.et (voit) tes gestes parmi ceux qui se prosternent.
220.C’est Lui vraiment, l’Audient, l’Omniscient.
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