Le vieux
Peu à peu courbé, devenu je suis
affaibli délaissé par une jeunesse qui passe
Des leurres qui me semblaient les leurs ces autres si faciles à l’oubli
j’effaçais je déclassais ces autres qui me montraient pourtant combien
homme est otage de ce que ses mains ont acquis
Et mon âme comme une fleur
Que l’abeille butine et fuit
Reléguant au futur son gain détourné humblement des leurres
Mon enfant aussi a vieilli, regarde son cheveu blanc !
Ma mère est née aujourd’hui, me croirais-tu ?
Elle était née aussi !
Et moi, je guète un départ attendu et craint.
Ma venue m’attend ; l’illusion vorace, est partie ici on passe, on ne reste pas longtemps.
Et moi, le vent me caresse mes cheveux blancs
Je regarde, indolent ces voitures qui passent,
Ces jeunes au poing ferme, menant
Au bec la cigarette d’une assurance
Qui fume d’ un blanc ou gris, qui se disperse.
La ville se disait éternelle la veille,
Tout le monde, au lendemain était mort.
Avenue du Port, marchés d’un samedi ou d’un mercredi qui passe,
D’une vie de travailleur qui voit défiler la liesse,
Un millier de passants qui loin de nos yeux, se dispersent ;
Confusion, main tremblante à la peau flétrie,
Célébration, Gloire;
Apaisement et Mystère.
Une brise caresse mes cheveux maigres et pâles.
Plus haut dans la sphère, un vent vif balaye au ciel l’horizon Limpide.
Imposance.
Pénible, ma respiration et moi.
Oeil livide dos courbé lenteur et confusion s’entassent.
Souvenir vif au son des voitures qui passent. Enfance et cris.
Bicyclettes et jeux de balle.
Le pantalon rouge.
Traverser le temps d’un souffle
Le temps, d’une Allégeance.
Tout nous rappelle la fin, et pourtant, on oublie que le temps nous est compté, et qu’il ne restera de nous, que nos actes, et les souvenirs que nous laisserons à ceux qui nous aimaient.
Ton texte est une photographie, un arrêt sur image, un soupir de nostalgie.
juillet 8, 2013 à 2:02